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Chez Brundle
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9 juin 2008

The Office - Saison 4 : Bilan

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Comme promis, retour sur la quatrième saison de The Office qui s’est achevée le mois dernier sur NBC. Une année de transition, qui s’annonçait difficile, mais au final plutôt satisfaisante. La fin de la saison précédente avait en effet révélé des scénaristes en début de sérieuse panne d’inspiration. Si l’humour et la subtilité étaient toujours au rendez-vous, les épisodes ayant vraiment pour cadre les bureaux de Scranton se raréfiaient, et ce au profit d’incursions de plus en plus fréquentes dans la vie personnelle des employés (le point culminant en la matière étant évidemment le mariage de Phyllis). Une vie personnelle, et surtout sentimentale, dont on commençait qui plus est à faire le tour. Après le triangle amoureux Jim-Pam-Roy lors de la saison 2, c’est le carré Karen-Jim-Pam-Roy qui marqua ainsi la saison 3. Si le traitement de ces intrigues fut largement à la hauteur, leur dénouement, heureux pour le couple central, conduisait simultanément à la conclusion de l’un des (du ?) fil rouge de la série.

La voie choisie par les scénaristes sera celle déjà empruntée par Marta Kauffman et David Crane sur Friends, qui, après avoir trituré le couple Rachel-Ross dans tous les sens, décidèrent de se concentrer sur le couple Monica-Chandler. A savoir s’attarder sur un autre couple, moins populaire, mais tout aussi attachant.

La relation Dwight-Angela n’était jusque là qu’une intrigue de second plan, un petit bonus pour le spectateur, réconforté de voir deux personnages aussi tordus s’être trouvés. La saison 4 sera l’occasion de tester la solidité de leur couple. C’est la brutale rencontre des aspects les plus freaks de leurs personnalités respectives qui marquera le début des problèmes : Au cours du season premiere, Dwight, dans sa grande mansuétude envers le règne animal, abrège en effet les souffrances de l’un des chats malade d’Angela, provoquant leur première rupture. Andy Bernard (ce nom...), seul rescapé des nouveaux employés de la saison 3 (au passage, je regretterais toujours un peu le débarrassage un peu expéditif de ces derniers, qui auraient pu renouveler l’intérêt de la série) s’engouffre alors dans la brèche et sort avec une Angela dépitée et un brun revancharde.

Les similitudes avec les intrigues antérieures de la série sont cependant entièrement assumées par les auteurs, comme le prouve une très belle scène où Jim réconforte un Dwight anéanti dans la cage d’escalier. Il ne s’agit que d’une déclinaison pathétique et donc plus drôle de la relation Pam-Jim. Preuve supplémentaire, ils finissent également ensemble dans la dernière minute du season finale, dans une scène renvoyant directement à la fin de la saison 2.

Plus pathétique encore, le couple Michael-Jan. Déjà bien développée au cours de l’année précédente, leur relation fait mine de rien l’objet d’un traitement bien plus approfondi que celui du couple phare de la série. C’est avec un malin plaisir que les scénaristes ont pris soin de désacraliser le personnage de Jan, touchant ainsi l’un des thèmes majeurs de la série : le jeu des apparences, à savoir la triste réalité derrière le rôle joué par chacun dans sa vie professionnelle. De la femme fatale sûre d’elle-même et d’un sérieux désarmant, il ne reste qu’une mégère castratrice (littéralement !) et faisant subir son insécurité à son compagnon de toutes les manières possibles.

De chanceux, Michael devient à nouveau homme à plaindre. Les rôles s’inversent progressivement, et ce de façon plus ou moins subtile (oui, le coup de l’opération mammaire ne m’a pas vraiment convaincu…) mais pour un résultat au final plutôt convaincant.

Michael finit par rompre avec elle, au cours d’un dîner entre amis apocalyptique, et se met aussitôt en quête d’une remplaçante. On aborde à nouveau ici une facette essentielle du personnage. Sa vie a pris beaucoup de temps à commencer, et il a beaucoup de choses à rattraper. Sur ce point, le parallèle avec Jim est particulièrement mis en avant au cours de la saison. Mais j’y reviendrai… Michael veut avoir des enfants, et être heureux. Bref, avoir ce que ses collègues et subordonnés ont, une petite vie tranquille. Son souhait se trouve d’une certaine façon exaucé au cours d’un final plutôt réussi. Jan s’avère être enceinte, suite à une insémination artificielle, et demande à Michael d’en être le père. Ce dernier accepte, faisant une croix sur la femme parfaite qu’il venait de rencontrer, en la personne de la nouvelle responsable des RH, interprétée par l’excellente Amy Ryan. Bref, la famille avant tout, une fois encore.

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D’ailleurs, quid de la famille de substitution ?

Les employés de Dunder-Mifflin constituent un précieux vivier d’intrigues pour les scénaristes, et le prouvent au cours de cette saison, définitivement placée sous le sceau de la confrontation. Et ce que ce soit envers l’ennemi « naturel », Michael, ou envers eux-mêmes.

Les relations entre Michael et ses employés se sont construites et ont évolué, comme tout rapport hiérarchique qui se respecte, sur des non-dits et sur des (re)sentiments refoulés de la part de ces derniers. Contre toutes attentes, certains d’entre eux décident d’y mettre fin. Stanley, sans doute le seul perso nourrissant une véritable animosité à l’égard de Michael, nous offre ainsi un face à face mémorable dans la deuxième partie de la saison. Toby, d’un autre côté, finit par craquer, révélant à demi-mot ses sentiments à une Pam toujours aussi naïve, et décide de fuir – littéralement, là encore – et de démissionner. La haine de Michael à son encontre, ressort comique récurrent de la série, prends dès lors fin, connaissant son apogée dans le season finale. Une haine qui, au passage, je pense due au fait que Toby était le seul personnage plus malheureux que Michael. Une tristesse que Michael ne pouvait supporter au quotidien.

Autre forme de confrontation, la remise en question. (ça, c'est de la transition...) Et ce pour les deux personnages les plus jeunes. Jim tout d’abord. Son nouveau poste de numéro 2 le pousse en effet à prendre des décisions, et donc à s’investir dans la vie de l’entreprise. Et surprise, il est plutôt mauvais. C’est un tir au flanc, qui jusqu’à là pensait qu’une fête commune d’anniversaire était une bonne idée, que veiller aux étrennes du gardien était facultatif, et que les sarcasmes étaient sans conséquences, qui finit enfin par grandir. Grâce à Pam, et surtout pour Pam. La demande en mariage n’est d’ailleurs que partie remise, et n’est de mon point de vue qu’un simple et plutôt maladroit rebondissement.

Ryan, de son côté, malgré sa promotion et son déménagement à New York, n’est pas négligé pour autant (Même si sa présence au générique reste toujours aussi discutable). Alors que Kelly se réconforte dans les bras de Darryll (monté en grade suite au départ de Roy), celui-ci s’investit à fond dans son nouveau job. Trop jeune, trop inexpérimenté, trop arrogant aussi, son premier projet se solde par un échec cuisant. Un projet qui constitue le fil rouge de la saison, (et accessoirement seule intrigue réellement liée au monde du travail, mis à part les suites du licenciement de Jan) : la création de Dunder-Mifflin Infinity, service de vente en ligne. Une modernisation jugée nécessaire par l'ex-intérimaire, pas très doué pour la vente à l’ancienne, envisagée depuis un bon bout de temps (on se rappelle de l’intervention de Michael à son université…) et qui ne connaitra pourtant que des couacs, jusqu’à une issue inévitable et plutôt violente : drogues, licenciement, et même arrestation pour fraude. Un peu overzetop si vous voulez mon avis.

L’excès, un piège avec lequel la série flirte d'ailleurs désormais un peu trop souvent.

Il reste que de manière générale, face à ces intrigues, l’impression que les scénaristes ont grillé leurs dernières cartouches reste persistante. On peut en cela les rapprocher de ceux de la saison 5 de Scrubs, qui, en offrant au spectateur les « clés » des personnages secondaires de la série, révélaient l'épuisement créatif qui les guettait. En découvrant que Todd était Le Todd, les pensées du Janitor, ou encore la femme de Dr Kelso, la fin ne semblait que plus proche. C’est aussi le cas face à cette seconde moitié de saison, où je ne peux ainsi m’empêcher d’être surpris de voir Michael s'agacer de l'éternel comportement de lèche-bottes de Dwight.

On peut ainsi légitimement être inquiet quant à l’avenir du show, qualitativement parlant. Si les contraintes de production de cette année ont pu être surmontées, - je remercierais à ce titre la grève d’avoir réduit la commande initiale d’épisodes d’un tiers, les scénaristes de ne pas avoir intégré la grossesse d’Angela Kinsey à la série, et les réalisateurs de l’avoir plutôt bien caché – la suite s’annonce difficile : outre le très dispensable spin-off, la commande de près d’une trentaine d’épisodes pour la prochaine saison constitue un défi de taille. Espérons que les nouvelles storylines lancées pour la saison 5, à savoir l’intégration de la nouvelle Toby, les cours de design de Pam, la grossesse de Jan, et pourquoi pas le procès de Ryan, soient maîtrisées, que la série se recentre enfin sur le monde du travail, et enfin que certains des personnages secondaires bénéficient d’un développement aussi réussi que celui qu’a connu Kevin cette année.

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